Juin 15

Combien de députés élus « En Marche » avec les modes de scrutin allemand, britannique ou danois ?

Avec les résultats du premier tour des législatives , des simulations ont été faites pour France culture   avec d’autres mode de scrutin du type de ceux qui existent au Royaume Uni, en Allemagne , et au Danemark .

Au Royaume-Uni, les électeurs ne votent qu’une fois. Le système britannique étant celui du « first-past-the-post » : le candidat arrivé en tête dans une circonscription emporte le siège. Peu importe le nombre de voix recueilli au niveau national. Ce qui compte c’est le nombre de fois où un parti réussit à placer un candidat en tête. Ce système assure une certaine stabilité politique et favorise le bipartisme.

En France, si les législatives devaient s’arrêter au soir du premier tour, « La République en Marche ! » arriverait très largement en tête avec 451 sièges sur 577. Soit la fourchette très haute des projections réalisées par Ipsos / Sopra Steria qui prévoit de 415 à 455 sièges au second tour pour le mouvement d’Emmanuel Macron. Un scrutin majoritaire à un tour profiterait également au Parti communiste (5 sièges) face à la France insoumise (3 sièges). Alors qu’en termes de voix, le mouvement de Jean-Luc Mélenchon récolte au niveau national quatre fois plus de voix que le PC.

 En Allemagne la moitié des sièges (299 sur les 598 du Bundestag)) est attribuée dans les circonscriptions sur le mode du scrutin britannique majoritaire à un tour. L’autre moitié se base sur le nombre de voix obtenues par chaque parti au niveau national. Le calcul se fait de manière proportionnelle entre les partis ayant récolté au moins 5% des voix.Lors des élections, l’électeur allemand rend donc deux votes : le premier pour le candidat qu’il souhaite voir remporter la circonscription, le second pour le parti de son choix au niveau national.

 Pour la France il faut donc distribuer 577 selon le mode majoritaire simple ,puis   répartir proportionnellement 577 sièges en fonctions des voix remportées par chaque parti. Avec une barrière à 5%.  Avec ce modèle, la France insoumise (39 sièges), le FN (55 sièges) et la droite (106 sièges) seraient favorisés. Mais le Rassemblement en Marche conserverait la majorité absolue avec 334 sièges.

Au Danemark, les 175 députés du parlement unicaméral danois, sont élus tous les quatre ans au système proportionnel selon la méthode dite d’Hondt, juriste Belge.

 Il s’agit d’un scrutin  proportionnel plurinominal. Parmi les députés danois, 135 sont élus dans dix circonscriptions électorales. Les 40 derniers sièges sont répartis pour assurer une proportionnalité optimale au niveau national. Le Groenland et les Iles Féroé élisent chacun deux députés dans leurs circonscriptions. Le quorum, c’est-à-dire le seuil de représentativité à dépasser pour figurer dans l’Assemblée, est parmi les plus bas en Europe : il est fixé à 2%. Ce seuil est plus généralement fixé à 5% dans ce genre de mode de scrutin. Il est à 10% en Turquie, ce qui favorise les grands partis, dans le cadre même d’un scrutin proportionnel.

La  proportionnelle intégrale donnerait 197 siège à LREM ; elle peut être modulée par exemple à 25% des sièges ce qui donnerait 376 à LREM , 101 aux Républicains, 40 au PS-EELV, 31 au PCF et  22 au FN

Le principe de proportionnalité n’est pas en soi garant d’une plus grande représentativité des partis. De multiples options de contrôle peuvent être utilisées pour garantir une majorité stable : seuils, méthode de répartition des sièges (plus forte moyenne, coefficients, quotients, apparentements…). C’est aujourd’hui l’un des modes de scrutin les plus pratiqués : en Finlande, Hongrie, Pologne, Portugal,

202 Députés pour « En Marche » avec le scrutin  Danois , 334 avec le scrutin Allemand , 451 avec le scrutin … les écarts sont grands !

Chaque mode de scrutin présente avantages et inconvénients, et sont spécifiques à la culture politique de chaque pays. Toute simulation ou comparaison présente des limites méthodologiques, et la configuration des Assemblées selon les modes de scrutin est anticipée par les partis et les comportements électoraux différemment dans chaque pays (vote utile, bipartisme…) Mais ces projections permettent de montrer les bénéfices et les contraintes de modes de scrutin différents chez nos voisins européens. Un chantier nécessaire , à venir !

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