Des personnes âgées plus dépendantes, plus nombreuses en établissement, mais avec des financements contraints

Environ 728 000 personnes âgées vivaient dans un établissement d’hébergement spécialisé fin 2015, aux trois quarts des femmes, des résidents toujours plus âgés et plus dépendants, selon une récente étude de la Drees, le service de statistiques des ministères sociaux, .

Depuis la précédente enquête, fin 2011, le nombre de résidents en établissement pour personnes âgées a augmenté de 5 %. Dans le même temps le nombre de places a connu une hausse de 4,5 %.
Plus de 80 % des personnes en institution vivent dans des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), soit 7 % de plus qu’en 2011. Les logements-foyers accueillent 14 % de l’ensemble des personnes hébergées en institution, selon la Drees.

Entre 2011 et 2015, la population en institution est restée majoritairement féminine (74 %), mais elle a vieilli, atteignant 85 ans et 9 mois en moyenne, et plus d’un tiers (35 %) a 90 ans ou plus.

La population des établissements d’hébergement pour personnes âgées est en renouvellement permanent. Ainsi, un quart des personnes accueillies au 31 décembre 2015 sont arrivées dans l’établissement au cours de l’année ; 55 % viennent de leur domicile ou de celui d’un proche. Un tiers des personnes ayant rejoint un établissement en 2015 l’ont quitté la même année.

Les mesures encourageant le maintien à domicile aboutissent à une entrée en établissement plus tardive : les nouveaux entrants ont en moyenne neuf ou dix mois de plus que les entrants de 2011, mais avec des niveaux de dépendance plus élevés, relève la Drees.

Le nombre des personnes dépendantes est aussi en hausse : plus de huit résidents sur dix (81 %) étaient en perte d’autonomie, à des degrés divers. Et près d’un tiers d’entre eux, soit 260 000 résidents, souffrent d’une maladie dégénérative (Alzheimer ou apparentée).

En 2015, le délai d’attente entre le moment où le dossier d’admission est reçu et celui de l’entrée dans l’établissement ne dépassait pas un mois dans 60 % des cas et trois mois dans 75 % des cas.

Concernant le financement des Ehpad,  le secteur public « fait les frais de la convergence tarifaire » pour l’UNCCAS. Entrée en vigueur en début d’année, la réforme de la tarification des Ehpad impacte « lourdement » les gestionnaires publics.

Conséquences, d’autres questions préoccupent les élus locaux : « Où faire des économies ? Sur les personnels, la qualité ? Si tant est que ce soit possible, comment faire supporter la charge à des personnes âgées qui se tournent justement vers le service public pour son accessibilité financière ? », relate l’Unccas. Dans ces conditions,  « un moratoire sur la réforme de la tarification des Ehpad » apparaît vraiment nécessaire.

Consulter l’étude de la Drees.

 

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